• © Thierry Lagalla

    © Thierry Lagalla

  • La badòla (The Bump), 2019, acrylique sur toile, 43 x 60 cm

    La badòla (The Bump), 2019, acrylique sur toile, 43 x 60 cm

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Thierry Lagalla, artiste

La galerie La Mauvaise Réputation présente du 10 décembre 2020 au 31 janvier 2021 « Ò lo Pintre ! (Partida 2) », une exposition personnelle de Thierry Lagalla, qui signe ainsi son retour à Bordeaux. Il propose un ensemble de peintures, dont certaines inédites, au profit d’une interprétation souvent burlesque de ce que l’on nommera brièvement le réel.  L’artiste nous parle de ce projet et de son travail. 

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Pourriez-vous nous raconter en quelques mots votre parcours ?

C’est un parcours produit par différentes révélations. Voici les principales et dans un ordre chronologique :

– Le ravi
– La Mortadella Pintura
– Le Tantiflas & Lume (Potatoes & Light)
– Le glissement / nous savons
– La Vanité
– Le Re-Re
– La chute
– Le début-début
– L’Esperiença Plata (The Flat Experience)
– L’ombre des Pâquerettes
– Le Sapin !

Pourriez-vous nous présenter le projet d’exposition « Ò lo Pintre ! (Partida 2) » à la Galerie LMR ? 

Ò lo Pintre ! (partida 2) /Bien accroché ça tombera moins vite, à la galerie LMR, présente un ensemble de peintures produit à l’ombre des pâquerettes. Basé sur l’expression niçoise Ò lo Pintre ! qui, par exclamation, célèbre la figure du peintre tout en comportant sa propre ambiguïté. Comment vous dire…en français, cela donnerait : « Waouh, laisse tomber…c’est un peintre ! »
Avec cette partida 2, bien accroché, ça tombera moins vite, je poursuis, avec toujours le même régal, l’emploi de la figure et de sa représentation, ou plutôt de la Re-Représentation. Dans l’idée que la peinture puisse couler entre la chose et sa figure. Qu’elle devienne semblable à une ombre portée du réel sur la conscience. La peinture employée avec retournement, bégaiement, glissement et chute comprise. Pour chacune de ses réalisations, c’est le sourire aux lèvres, que j’œuvre et imagine que par le biais de ce médium, nous puissions rentrer en communication avec les choses et avec nous-mêmes. Un Coin-Coin qui, dans l’espace d’un trait d’union, nous laisse espérer l’épiphanie du Réel.
En résumé, venez à la galerie LMR à partir du 10 décembre et vous allez bien voir ce que vous allez voir.

On parle souvent d’un univers Lagallien. Comment le décririez-vous personnellement ? 

Un univers Lagallien ? Il s’agit plutôt, comme il est dit en niçois, d’une Weltansschauung.
Pour parler de cette représentation, difficile de faire mieux qu’Antonio Clemente qui me parle couramment.
« Prenez la réalité, transformez-la en tapis, installez-le au beau milieu d’une pièce, faites entrer l’homo sapiens puis regardez-le se prendre les pieds dans le tapis.
Figure première du burlesque, déclinée à souhait par Lagalla. L’humain chute et se relève pour mieux retomber, pour notre plus grand plaisir.
« Le réel, c’est quand on se cogne », eh bien, c’est avec le nez rougi que cet artiste nous adresse son œuvre. Dans la lignée des maîtres du muet, en Auguste, il continue la préparation de ce nectar claudiquant dont absorption transforme tout instant en un instant. Au travail, non je plaisante, vêtu de son bleu de chauffe, Marcel ! Il vient usiner, affleurer le réel pour en extraire le plus fin des copeaux. Mais attention, mefi, rien à voir, à faire avec le minimalisme, si répandu, qui laisse supposer que par économie d’expression une pureté, un absolu sont à portée d’œuvre. Non, ça Lagalla, ça le fait sourire. C’est ce même sourire qu’il doit arborer lorsqu’il crée à l’ombre des pâquerettes, comme il aime si bien le dire, là où, en parfaite ingénuité, il interroge la nature des choses et sa capacité à produire artistiquement du réel ; autrement dit imaginer Buster Keaton jouant Héraclite traversant la promenade des anglais, venir au bord de la Méditerranée, glisser sur le dernier galet et nous dire, le cul dans l’eau : « la nature aime à se cacher ». »
C’est… exac-te-ment…ça ! Sacré Antonio !

 

Propos recueillis par Julie Robuchon.

 

  • © Thierry Lagalla

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  • La badòla (The Bump), 2019, acrylique sur toile, 43 x 60 cm

    La badòla (The Bump), 2019, acrylique sur toile, 43 x 60 cm