La galerie LMR présente Dernières nouvelles, une exposition construite autour d’un ensemble d’œuvres significatif des divers aspects du travail de l’artiste français Philippe Fangeaux.
Philippe Fangeaux est né en 1963 à Carcassonne, il vit et travaille à Marseille. Diplômé de l’École d’art de Marseille, pensionnaire de la Villa Médicis à Rome pendant un an (1997/1998), il est enseignant à l’École supérieure d’art des Pyrénées (Pau-Tarbes) depuis une vingtaine d’années.
Sont à découvrir dans cette exposition, des œuvres anciennes mais aussi, Dernières nouvelles, des œuvres plus récentes, comme une incroyable série de trente-quatre dessins intitulée Enfer et encore jamais exposée. Chacun de ces dessins reprend un chant de L’Enfer de La Divine Comédie de Dante. On y retrouve l’imaginaire et le récit qui comme toujours chez Fangeaux, s’engouffrent l’un dans l’autre, génèrent un choc expressif et ouvrent l’image vers un nouvel ailleurs, une infime part du réel encore à explorer.
Autant influencé par Martial Raysse, Gerhard Richter, les Vedutistes Italiens, l’art conceptuel ou l’expressionisme abstrait que par le western, Deleuze, le road-movie et des souvenirs personnels, les toiles de Philippe Fangeaux se laissent, dans un premier temps, facilement aborder. Mais rapidement, le spectateur peut être troublé, enivré par une certaine incompréhension lorsqu’il tente de saisir la logique des scènes qui s’offrent à lui. Car la configuration aléatoire de séquences extraites de souvenirs personnels ajoutée à des images puisées dans le quotidien, les magazines, la télévision, ou sur internet, cumulée avec l’absence de narration, la distorsion des perspectives et un savant cocktail de techniques puisées dans l’histoire de la peinture, peuvent déconcerter celui qui regarde. Mais cette configuration des images et des récits mise en place par l’artiste ne manque pas non plus de provoquer chez celui qui s’y plonge l’ivresse de la joie et la douceur de la dérive vers l’ailleurs de l’art.
Philippe Fangeaux a le courage du peintre. Il se risque dans la constante recherche d’un centre encore jamais exploré. Il faut donc, au travers de ses peintures, de ses dessins et plus récemment de ses volumes lire et articuler les questions liées au récit, au montage, au paysage, à la mémoire et à la couleur. Les figures, les images qu’il utilise sont aussi personnelles que communes, aussi culturelles que vernaculaires. Les séries se suivent, se croisent ou perdurent depuis plusieurs années, il alterne petits et grands formats généralement sur toile mais parfois investit d’autres supports d’autres matériaux et d’autres espaces. Car, pour notre plus grand bonheur, l’activité des peintres ne s’est loin s’en faut jamais forcement limitée ni au plan ni au tableau.