Bordeaux

Bordeaux, France

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Mare Marin Marais / Lucie Bayens – Galerie Tinbox Mobile#7

Adresse Bordeaux
France
Infos Exposition itinérante dans l'espace public à l'occasion de la Saison Culturelle " Liberté ! " et du WAC#2, week-end de l'art contemporain de Bordeaux.

« MARE MARIN MARAIS » – LUCIE BAYENS
« Le jardin en mouvement » – Performance Nadia Russell Kissoon

Galerie Tinbox Mobile#7
Le 4, 5, 6 et 7 juillet 2019
Saison Liberté !

Exposition itinérante dans l’espace public à l’occasion
de la Saison Culturelle « Liberté ! » et du WAC#2,
week-end de l’art contemporain de Bordeaux.

Commissaire d’exposition : Nadia Russell Kissoon / L’Agence Créative

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Vernissage – Jeudi 4 juillet 2019 à 19h
Monkey Mood Galerie
11 Rue Camille Sauvageau,
Bordeaux
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« Le jardin en mouvement »
Performance Nadia Russell Kissoon

Nadia Russell Kissoon conçoit une nouvelle Tinbox Mobile à l’occasion de la saison Liberté !, galerie-œuvre tractée par un vélo, gratuite et accessible à tous. Cette Tinbox #7 accueillera l’exposition itinérante « Mare, Marin, Marais », de la plasticienne Lucie Bayens.

« À travers les jardins de résistance se définit un art de vivre qui ne concerne pas seulement la question du jardin mais, d’une façon globale, le rapport de l’homme à son environnement social et biologique. (…) Cela s’applique aux gestes quotidiens dans tous les domaines d’action. » Jardins de Résistance, Gilles Clément

Le travail de Lucie Bayens est engagé sur des questions écologiques qui nous concernent tous. Elle interroge la juste place de l’homme dans la nature. Pour le projet « Le jardin en mouvement » dont le titre est emprunté à Gilles Clément elle est invitée à produire des œuvres interrogeant notre relation à la nature. De quelle liberté pourrons-nous encore jouir si nous ne prenons pas aujourd’hui conscience de l’urgence écologique ?

Ce projet est développé dans le cadre d’un programme de L’Agence Créative baptisé « il faut cultiver notre jardin ». Lucie Bayens a une carte blanche pour produire une exposition dans le cadre de ce programme. Il explore des modes d’expressions transdisciplinaires pour une conscientisation environnementale. Il a pour objectif de proposer un rapport élargi à l’art afin qu’il propage une pensée écologiste dans différentes strates du quotidien et de la société dans l’optique d’envisager de nouvelles économies de vies » qui consistent à faire le plus possible avec et le moins possible contre les énergies en place » et de nouvelles manières d’être au monde. Il tente d’impulser dans les consciences un rapprochement symbiotique entre l’Homme et son environnement. Il se veut sociale, éthique, poétique et politique ; une écosophie qui invite chacun à une résistance douce et créative : jardiner.

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« Mare Marin Marais »
Lucie Bayens

« Artiste plasticienne, diplômée de l’EBABX, je vis et travaille à Bordeaux.

À l’occasion du WAC 2019, avec l’Agence Créative, je propose dans Tinbox #7 une installation composée de Ragondin #1, Ragondin #2 – pièces réalisées respectivement en 2014 et 2015 – de phalangères ou  » plantes araignées  » ainsi qu’une série d’allitération à partir de la racine  » MAR  » la mer en espagnol, peinte avec un mélange de pigment bleu et de vase de Garonne.

Je suis née au bord de la Garonne, mes racines sont là, dans son lit, sur ses rives. Il paraît que ce n’est finalement pas un fleuve mais une rivière. L’endroit où elle prend sa source dans les Pyrénées, n’est pas un point, c’est mystérieux : en Espagne, en France, difficile de trancher. Elle est dépréciée à cause de sa couleur  » marron glacé  » mais elle est majestueuse, dangereuse, forte et fertilisante. Lors de mes pérégrinations dans la région, je glane les pommes de pin sur le littoral et dans les parcs et jardins où les pins parasols ont été plantés en abondance. Leurs écailles portent la trace de la graine. La pomme de pin est évidemment la matrice de celles qui se sont développées mais il y a aussi les traces de ce qui aurait pu devenir un pignon : Deux petites taches plus claires. Quand je dispose les écailles en coroles sur le volume, cela crée un motif où chacun y voit ce qui le regarde.

Pour réaliser Ragondin #1 & Ragondin #2, j’ai utilisé des formes en mousse que j’ai recouvert d’une housse en tissu ajustée, comme une peau, sur laquelle j’ai cousu des écailles de pomme de pin parasol préalablement percées à l’aide d’une mini perceuse. En brodant, j’assemble; Je leur confectionne une carapace végétale. J’ai choisi de travailler avec des formes d’animaux produites pour les taxidermistes afin d’obtenir un objet ambivalent, évocateur du fantasme d’un monde vivant, à la fois, hybride et standardisé. La différence notable entre ces deux objets d’art est leur queue. Plus grande que celle de l’animal, celle de Ragondin #1 est molle et flexible tandis que celle de Ragondin #2 est raide et presque en angle droit. La plante  » araignée » originaire d’Afrique du sud, a été introduite en France au XIXe siècle, comme plante d’intérieur. Elle est connue pour être facile à cultiver et pour ses propriétés dé-polluantes exploitées par la NASA.

Le ragondin est un gros rongeur originaire d’Amérique du sud, introduit sur les autres continents du monde au XIXe siècle également, pour l’exploitation de fourrure bon marché. Bien sûr, on les transporta par bateau. Depuis, relâchés ou enfuis, ils n’ont eu aucune difficulté à s’adapter à la région bordelaise implantée sur un marais boueux. Il est chassé, souvent à l’aide de pièges, car il fait des dégâts sur les berges où il vit et se reproduit rapidement. Lorsqu’il est consommé par l’Homme, on le nomme « lièvre des marais ». Anthropophile et gracieux, il est également apprécié des promeneurs curieux. Il n’empêche qu’il est souvent présenté comme nuisible tant ses activités entrent en concurrence avec les nôtres. La question de la cohabitation inter-espèce est posée dans un écosystème bouleversé par la plantation en quasi monoculture de pins maritimes dans la lande puis de pins parasols dans l’espace public afin de maîtriser le milieu. Ce milieu, qui en son centre et sur les bords, nous a prouvé lors des dernières tempêtes et nous prouve encore lors des épisodes de crises climatiques, que tout est interdépendant, que seule la diversité peut offrir des solutions à l’humanité. »

Lucie Bayens, 2019