Du 19 octobre 2022 au 09 avril 2023
Au cinéma, dans les clips, dans les jeux-vidéos, sur les réseaux sociaux, dans les galeries
; le Street Art a envahi le paysage artistique mondial. Longtemps considéré comme
un phénomène de mode lié à l’essor des cultures urbaines dans les années 2000, le
mouvement s’est inscrit dans la durée pour devenir aujourd’hui l’un des courants les plus
populaires de l’art contemporain.
Les œuvres éphémères des artistes comme OBEY, Banksy ou Os Géméos sont désormais
connues de tous et s’arrachent dans les galeries et ventes aux enchères à prix d’or.
L’exposition Les Pionniers nous plonge aux fondations de ce mouvement en France. Aux
premiers faits d’armes de ces artistes reconnus comme des figures emblématiques du
Street Art, qui, munis de pinceaux, de bombes rudimentaires ou de cutters, ont fait de la
rue leur espace d’expression.
La machine à remonter le temps nous emmène dans les années 50 chez Jacques Villeglé,
le célèbre lacérateur anonyme jouant avec les différentes affiches qu’il croise, déchire,
pose et recompose. Elle vogue dans les années 60 avec les premiers éphémères de Gérard
Zlotykamien, ces personnages minimalistes tracés à la bombe dans les rues de Paris. Puis
c’est le grand saut, les années 80, leur folie créative et leur émancipation avec pêle mêle,
Blek le rat, Epsylon, Jean Faucheur, Jef Aérosol, Miss Tic, OX, Speedy Graphito, les VLP.
Les pochoirs sont bruts, les images violentes, le verbe n’est pas haut, il hurle et ces artistes
posent les bases qui inspireront des milliers d’artistes dans les décennies à venir.
Ils sont tous là, leurs premières œuvres historiques réunies pour la première fois dans un
parcours retraçant l’effervescence de cette époque où tout était encore possible.
Cerise sur le gâteau, le voyage dans le temps ne s’arrête pas là. Si l’exposition au rezde chaussée du château regroupe des œuvres historiques des années 80, l’étage nous
offre une immersion dans leur travail actuel. Car les pionniers se sont déplacés, ils sont
venus à l’Institut Culturel pour réaliser des œuvres in situ à même les murs pour nous faire
plonger dans leur imaginarium. Fini les prémices, ici c’est le présent où le public découvre
comment leur style a évolué, s’est transformé et se développe aujourd’hui. Une chose est
sûre, la rencontre entre les moulures du 18ème et les bombes de ces artistes toujours à la
recherche de modernité créeront une nouvelle fois contraste saisissant et salvateur.