Prolongation !
Première monographie de l’artiste dans un musée français, l’exposition rassemble plus de 400 oeuvres de Takako Saito (née en 1929 à Sabae-shi, Japon), qui a commencé sa carrière dans les années 1960 aux côtés de l’artiste Fluxus George Maciunas aux États-Unis, puis de George Brecht et Robert Filliou en France, avant de s’installer à Düsseldorf à la fin des années 1970.
Comprenant des oeuvres sculpturales, picturales, performatives, sonores ainsi que des livres, l’exposition revient sur plus de 50 ans de carrière de l’artiste, de ses premières oeuvres autour de l’idée du jeu (d’échecs notamment) à ses plus récentes créations de vêtements.L’intérêt de Takako Saito pour les objets du quotidien et la dimension participative de la plupart de ses pièces sont particulièrement mis en valeur dans cette présentation – que des performances de l’artiste, qui fête cette année ses 90 ans, viendront activer lors de trois temps forts.
L’exposition s’accompagne d’une publication trilingue (allemand, anglais, français), parue aux éditions Snoeck (Cologne), avec, entre autres, des essais de Dieter Daniels, Larry List, Marc Schulz, Takako Saito et Johannes Stahl.
Commissaires : Alice Motard, Eva Schmidt et Johannes Stahl
En partenariat avec le Museum für Gegenwartskunst de Siegen, Allemagne.
Cette exposition reçoit le généreux soutien de l’Institut für Auslandsbeziehungen.
Takako Saito
Née en 1929 au Japon, vit et travaille à Düsseldorf.
De 1947 à 1950, elle étudie la psychologie à la Japan Women’s University de Tokyo, tout en rejoignant le mouvement Creative Art Education, fondé par Teijiro Kubo, qui prône la libre expression et le jeu. C’est à Tokyo qu’elle rencontre, en 1953, l’artiste Ay-O qui l’informe des activités de l’avant-garde. Il se rend à New York en 1958, elle le rejoint en 1963 et s’installe dans le quartier de Soho. C’est Ay-O, qui lui présente le fondateur et organisateur de Fluxus, George Maciunas, qui apprécie son travail autour du jeu, si bien qu’elle participe à la réalisation de « Fluxboxes », en créant des jeux d’échec « Fluxchess », comme le Smell Chess ou le Spice Chess, pour lesquels à chaque pièce du jeu est attribuée une odeur. Ses productions font partie de la première boîte de compilation Fluxus, Fluxus 1 de 1964, ainsi que du Flux Cabinet de 1977, réalisés par George Maciunas. Elle quitte New York en 1968, tout d’abord pour la France, où elle travaille avec George Brecht et Robert Filliou, puis en 1973 pour l’Angleterre, où grâce au soutien des éditions Beau Geste Press, elle publie ses premiers livres d’artiste ; ensuite, de 1975 à 1979, elle s’installe en Italie où elle travaille pour les éditions Francesco Conz. De 1979 à 1983, elle enseigne à l’Université de Essen en Allemagne. Takako Saito vit depuis à Düsseldorf où, en 1988, une exposition lui est consacrée au Stadtmuseum de la ville. Autour des années 1990 elle pose la question de l’échange et de l’interactivité avec le spectateur au travers de ses You and me Shops.
Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Fondation du Doute www.fondationdudoute.fr
Image : Portrait de Takako Saito (mars 2019). Exposition Takako Saito, CAPC musée d’art contemporain de Bordeaux (8 mars – 22 septembre 2019) © Takako Saito. Adagp, Paris 2019 Photo : Arthur Péquin