Rainier Lericolais
Stéréo
14.06.2024 > 31.08.2024
Pour sa deuxième collaboration avec l’artiste français Rainier Lericolais la galerie LMR et la librairie La Mauvaise Réputation lui consacrent leurs espaces pour deux expositions, stéréophonique et divinatoire.
Rainier Lericolais (né en 1970), est artiste plasticien et musicien.
Ses pratiques plastiques et musicales se rejoignent dans la notion de mémoire enregistrée : il prélève dans de nombreuses strates culturelles les artefacts et autres symboles qui composent ses œuvres visuelles, sonores ou spatiales et dans lesquelles se mêlent références musicales, cinématographiques, plastiques, et littéraires. Mais ces œuvres sont avant tout graphiques. Le dessin en est le cœur, ligne épurée, en toute simplicité. Ces œuvres sont élégantes, gracieuses et délicates. Lericolais emprunte à la musique la technique du « sampling », mixant et recombinant les formes et les images à l’infini, au gré de ses influences et de ses rencontres. Il puise par ailleurs son inspiration dans une (contre-)culture musicale encyclopédique et dans une approche de la littérature, de l’art et du cinéma à la fois curieuse et éclectique pour servir un projet rigoureux où se croisent des expérimentations de médiums très divers.
Son travail est présent dans les collections de nombreux Fonds Régionaux d’Art Contemporain et autres institutions publiques telles que le Centre Georges Pompidou, la collection du Centre National des Arts Plastiques ou le MAC VAL. Plusieurs expositions personnelles lui ont été consacrées, parmi lesquelles Plunder (URDLA, Centre International Estampe & Livre, Villeurbanne, 2018), Rainier Lericolais (Galerie Nosbaum Reding, Luxembourg, 2018), Cut Up (La Mauvaise Réputation, Bordeaux, 2019) et Volume 4 (Frac Limousin, Limoges, 2012), ainsi que Leah’le, la voix du Dibbouk au Mahj (Musée des arts et d’histoire du judaïsme en 2021).
La discographie de Rainier Lericolais compte plus de 100 références. Il est l’auteur notamment de D.P.I. (Atelier de création radiophonique, France Culture, 2015) et, plus récemment, de Ray (Musée du Luxembourg, Paris, 2020). Il a collaboré avec des musiciens aussi divers que Simon Fisher Turner, Stephan Eicher, Minizza, Klara Lewis ou Sylvain Chauveau.
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A voir et à entendre, l’exposition Stéréo.
Un ensemble inédit de 17 dessins de partitions réalisés à l’encre de Chine, des sculptures et des portraits des musiciens Cosey Fanni Tutti et Moondog.
Stéréo est une exposition pensée comme une pièce musicale jouée par un duo. Chacun des 17 dessins en noir et blanc à l’encre de Chine est à lire comme une partition graphique et musicale. La liberté de l’écriture graphique de Rainier Lericolais crée l’espace de l’interprétation car la musique y est retranscrite sous forme d’ondes vibratoires sonores et visuelles. Si elle est interprétée, chaque partition dure approximativement 1 minute 40, un temps qui prend la forme d’une abstraction visuelle et sonore à la fois sensible et familière. Une proposition artistique qui ouvre le champ de l’intimité de la mémoire collective inconsciente à travers l’expérimentation des matériaux et des formes cristallisant le caractère éphémère d’un phénomène vital placé sous la houlette de Cosey Fanni Tutti et Moondog.
En allant d’un lieu à l’autre, les œuvres de Rainier Lericolais proposent à celui qui les observe, qui les écoute de s’inscrire dans le présent des mondes, d’explorer des conflits du dedans comme du dehors, de divaguer dans un possible chaotique et hasardeux, celui de la fin des infinis humains, mais… tout en douceurs.
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À la librairie La Mauvaise Réputation
Exposition Le tarot d’Anaïs (dessins originaux) et présentation du jeu éponyme de Rainier Lericolais, une édition Alexandra Lantz.
« Nombre de tarots d’artistes ont vu le jour, notamment celui de Dali dans les années 1970. Le tarot de Rainier Lericolais a ceci d’étonnant, qu’il retrouve des racines symboliques et picturales très profondes du genre : l’utilisation minimaliste des couleurs primaires sur une base en noir et blanc, rappelle de manière frappante les tous premiers tarots artisanaux du XVIe siècle, issus de la xylographie, coloriés à la main ou au pochoir avec des touches de bleu, jaune et rouge. La présence de la « muse » à laquelle ce tarot est dédié, et qui intensifie la dimension du féminin dans l’iconographie, est, elle aussi en harmonie avec son modèle sous-jacent, le Tarot de Marseille, où les corps nus du Monde ou de l’Étoile clament la dimension initiatique du féminin. Les pratiquants du Tarot, après des années de fréquentation des arcanes, vous diront tous que le jeu a une âme, une identité et même une volonté propre… »
Marianne Costa.
On retrouve dans cette série de dessins l’influence directe du tarot divinatoire revu et corrigé par André Breton et les surréalistes Max Ernst et André Masson alors qu’ils sont réfugiés à Marseille en 1941. Il fourmille d’êtres hybrides, de personnages fantastiques, on y croisera le Bateleur, le Pape mais aussi la Papesse, la Tempérance mais encore Le Monde… de Lericolais.
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