Espace 29

29 Rue Fernand Marin, Bordeaux, France

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Reconquête écoféministe ▲ 𝕾𝖔𝖗𝖈𝖎𝖊̀𝖗𝖊𝖘

Adresse 29 Rue Fernand Marin
Bordeaux
France
Horaires Selon les expositions et les événements.
✨ Dans le cadre de la Semaine des droits des femmes organisée par Bordeaux Métropole, du projet 𝕬𝖗𝖙 𝕾𝖈𝖎𝖊𝖓𝖈𝖊 & 𝕸𝖆𝖌𝖎𝖊 et de l’exposition 𝕸𝖆𝖌𝖎𝖊 𝖁𝖊𝖗𝖙𝖊 à l’Espace 29, nous proposons une rencontre avec :
 
Anne Querrien ⚫️ Camille Ducellier ⚫️ Suzanne Husky ⚫️ Noémie Keren
Modératrice : Vanessa Desclaux (responsable du Pôle des Attentions du Frac Nouvelle-Aquitaine)
Curateur : Pierre-Antoine Irasque
 
Cette soirée est proposée autour de la sorcière comme figure écoféministe, afin de soutenir ces cercles d’empuissancement réhabités autant par les chercheur.se-s, les militant-e-s que par les artistes, pour créer une alliance des causes écologiques et féministes contre le patriarcat, le capitalisme et la mondialisation.
 
Noémie Keren proposera à la suite de l’échange une méditation ;
« Gestation » est une performance ritualisée d’une durée d’une dizaine de minutes. Par la réalisation d’un tracé immaculé au sol à base de lessive en poudre, il s’agit de renouer avec les enjeux symboliques et spirituels que recèlent les gestes quotidiens d’aseptisation. Cette performance invite les spectateurs à pénétrer les arcanes du lessivable, en se laissant absorber par la concentration et la précision que convoquent les gestes de la performeuse. A cheval entre créature mythologique et prêtresse contemporaine, Noémie Keren fait peu à peu émerger une figure mi-arbre, mi-utérus dans une atmosphère méditative portée par une création sonore induisant un état contemplatif. Au fil du tracé, des éléments de tissu blanc symbolisant des végétaux s’élèvent de manière quasi-imperceptible, simulacre de croissance.
 
Anne Querrien
Sociologue, urbaniste française, et codirectrice de la revue Multitudes, ses recherches portent sur la politique de la ville et du logement social, mais aussi sur l’école comme « espace à libérer », ou encore sur le genre ou la dualité sexuelle. Animatrice entre autres du Mouvement du 22 mars à Nanterre et à Paris en 1968, elle a été secrétaire générale du CERFI (Centre d’Études, de Recherches et de Formation Institutionnelles) créé par Félix Guattari dans les années 1970, où elle se lia d’amitié avec, entre autres, Guy Hocquenghem. Enseignante aux universités Paris 8 et Paris 1, et anciennement à l’université d’Evry, elle est membre de l’AITEC. Elle participe à la rédaction des revues Annales de la recherche urbaine, Chimères et Multitudes. Elle a traduit sous le pseudo « Morbic » Rêver l’obscur. Femmes, magie et politiques de Starhawk à la demande d’Isabelle Stengers et des éditions Les empêcheurs de penser en rond, et a coordonné le dossier de la revue Multitudes sur l’écoféminisme, ainsi qu’auparavant un autre dossier intitulé « Gouines rouges et virago vertes », intermédiaire entre les deux moments.
 
Camille Ducellier
Née en 1985, elle est artiste plasticienne multimédia, vidéaste et auteure française. Camille Ducellier vit et travaille à Paris. Diplômée de l’HEAR Strasbourg et du Le Fresnoy, elle se passionne pour la variété des corps, des genres et des cultures minoritaires. Depuis 2010, elle poursuit un cycle thématique autour de la sorcière engagée dans l’histoire et la réappropriation contemporaine de cette figure, ainsi que dans le féminisme et l’identité de genre. Camille Ducellier se revendique également Sorcière. Si les formes artistiques peuvent varier – documentaire, art interactif, création sonore – , les sorts sont bien toujours les mêmes : rêver l’obscur, dévoiler les corps, relier le politique au spirituel. Elle favorise les rencontres et travaille parfois avec des adolescents. Les sorcières, les corps, l’écoféminisme sont ses sources d’inspiration. Sorcières, mes soeurs (2010), Le Guide du voyageur astral (2015), Reboot me (Prix « web art » 2016), Sorcières Queer et Sorcière Wicca, La lune Noire et Le guide du voyageur astral (2016), Sorcière Queer (2017)… Camille Ducellier est également auteure d’un ouvrage préfacé par Starhawk, Le Guide Pratique du Féminisme Divinatoire (Collection Sorcières des Éditions Cambourakis) en 2018.
 
Suzanne Husky
Artiste franco-américaine qui vit et travaille à Bazas et San Francisco (USA), Galerie Alain Gutharc – Paris. Sa pratique est pluridisciplinaire et va de la conception de jardins, à la céramique en passant par la sculpture et la vidéo. Elle explore des problématiques liées à la relation complexe entre les hommes et la nature. Parfois ce sont les matériaux qu’elle choisit, qui évoquent une histoire du paysage, en lien avec l’exploitation de territoires comme des pots en boue de forage, des faïences en terre locale ou des sculptures en matériaux trouvés. Ses pièces engagent des rencontres et des collaborations variées avec des historiens, habitants et artisans de chaque lieu. Diplômée de l’École des Beaux-Arts de Bordeaux, et en paysagisme horticole du Merritt college à Oakland, Suzanne Husky a également enseigné le paysage à l’ESAD d’Orléans. Formée en art, paysagisme horticole, permaculture et actuellement en herboristerie, l’urgence de réactiver notre lien au végétal et à la terre est au coeur de sa vie et de son art.
 
Noémie Keren
Diplômée de l’École des Beaux-Arts de Bordeaux, elle puise dans divers domaines liés aux pensées alternatives, aux phénomènes irrationnels qu’elle trouve dans l’histoire de l’art, les mythologies, les croyances New Age, les sciences, les langages, les philosophies, les contes… Noémie Keren se positionne en héritière de Starhawk, Jodorowsky et des mouvements écoféministes. Incarnant la sorcière ménagère, ses projets opèrent une saisie du quotidien en interaction avec des dispositifs de ritualisation et de performance. L’exposition se fait ainsi dans un espace qui est encore ou déjà plus un lieu de culte, oscillant entre intérieur et extérieur. La lessive devient matière première afin de réaliser des tracés au sol de grands formats à l’aide d’un entonnoir magique. Engagée dans un combat pour le vivant, le détournement de la lessive toxique se veut une provocation vis-à-vis de gestes quotidiens qui nous semblent anodins. Les plantes ont également une place privilégiée dans sa pratique artistique: objets de collection vivants mais captifs dans la serre et dans nos maisons, il s’agit de s’interroger sur notre relation à ces déracinées. Son travail sur le geste dans le champ de la performance l’amène à explorer la pratique de la calligraphie. En liant le poids des mots et des symboles au rythme calligraphique, il s’agit de donner forme aux sortilèges en conservant une pratique ritualisée.
 
Vanessa Desclaux
Diplômée de Sciences Po Paris (2004) et Goldsmiths, Université de Londres (2005), Vanessa Desclaux est titulaire d’un doctorat en Curating (Goldsmiths, Université de Londres) depuis 2016. Commissaire assistante la Tate Modern de 2006 à 2009, elle a chapeauté de nombreux projets d’expositions et de performances. De 2009 à 2010, elle a été en charge du programme d’expositions du Bloomberg Space à Londres à titre de commissaire d’exposition indépendante. Elle a également été curatrice associée auprès d’Emilie Renard à La Galerie, centre d’art contemporain de Noisy-le-Sec et commissaire d’exposition associée pour l’exposition « Michael Jackson : On The Wall » au Grand Palais en 2018. Elle est aussi professeur d’histoire de l’art à l’école nationale supérieure d’art (ENSA) de Dijon et auteur d’essais sur l’art. Sa nomination comme responsable du Pôle des Attentions du Frac Nouvelle-Aquitaine accompagne le déménagement du Frac dans le nouveau bâtiment de la Méca, conçu par l’architecte danois Bjarke Ingels. Composé d’un plateau d’exposition de 1200 m², de réserves de 900 m² et d’un auditorium, ce nouveau bâtiment accueillera également des résidences et des ateliers techniques de production. Au sein de l’équipe dirigée par Claire Jacquet, Vanessa Desclaux sera en charge de développer une stratégie innovante dans le champ de la médiation et de la programmation culturelle (performances, conférences, projections, etc.).
 
 
Espace 29
29 rue Fernand Marin
espace29.com
 
Photo : © Noémie Keren, 2020
Prise de vue, Franck Petrel