Robert Ferri est né dans le Médoc en 1951. Influencé par les peintres régionaux et les indépendants bordelais, le jeune artiste se nourrit du territoire, des couleurs du bassin d’Arcachon, de diverses références entre fauves et post-cubisme, pratiquant la nature morte, la peinture sur le motif, forgeant ainsi la recherche de sa propre identité artistique.
Dans sa peinture et dans sa vie, un besoin d’évasion se fait très vite sentir. À 30 ans, il quitte l’Aquitaine pour Paris. Sa maturité en peinture se construit autour de l’expérience, avec le besoin d’exprimer la force de l’essentiel, mais aussi une idée de l’élévation du regard orienté vers les nuances du bleu qui amène à une mémoire poétique, où la distorsion du réel révèle son écriture contemporaine.
L’exposition « Objets d’évasion » revient sur quatre décennies de travail du peintre. L’écriture évolue dans une figuration expressive, pour passer de l’héritage de l’histoire picturale, des citrons et des natures mortes, à un langage unique et personnel, comme le récit d’une enfance heureuse, mais aussi du rêve d’un ailleurs imaginaire.
Dans la couleur et les collages, les lettres en fond de toile, l’histoire se fait présente. Les ocres évoquent les origines familiales, le sud. Le bleu, la vision d’un avenir et l’immensité des opportunités, à l’image d’une œuvre telle que Vers l’avenir qui présente un jeune homme de dos, rare figure humaine de l’exposition, souvent évoquée par la panoplie de l’artiste et ces objets habités du quotidien.
Robert Ferri présente ici un vocabulaire dans lequel il dépasse la réalité en créant une mythologie de l’intime autour de l’objet. L’évocation du désir du voyage immobile qui se retrouve dans ces valises, ces avions, bateaux et voitures, réminiscence du jouet, nous emmène avec plaisir et nostalgie vers une destination imaginaire.