L’exposition « Body Body » de Nina Childress revient sur 40 années de création ininterrompue. Il s’agit de la 1ère rétrospective française pour cette artiste entièrement consacrée à la peinture.
Son titre renvoie à l’expression américaine « body of work », mais aussi à l’importance de la représentation du corps dans ses œuvres, ainsi qu’au phénomène de répétition ou de double.
De cette exposition d’une centaine de tableaux, sur les 1081 peintures (titre de son catalogue raisonné*) produites entre août 1980 et fin 2020, émergent plusieurs lignes de forces et sujets récurrents : la série et ses déclinaisons (boîtes Tupperware, bonbons, savons, jouets…), la question du portrait (icônes, statues, effigies, autoportraits…) ou à l’inverse une absence de corps (les Hair Pieces, les intérieurs, les sièges vides…). Partout, la norme et la subversion sont questionnées.
Non dénuée d’humour et de provocation, Nina Childress emprunte ses sujets et ses nombreux modèles aussi bien à la culture populaire ou savante, qu’à son histoire intime.
L’exposition “Body Body” incitera à la circulation et à la découverte d’œuvres qui témoignent de son goût pour des styles hybrides. Dans le choix de ses sources, l’artiste met en perspective images trouvées, films, vues de concerts, magazines, manuels de décoration, roman-photo, cartes postales, extraits télévisés, clips, ou encore pochettes de disques… autant de marqueurs culturels de la fin du XXe siècle et du début du XXIe siècle.
Des dispositifs spécifiques permettront de présenter quelques-unes de ses peintures phosphorescentes à la lumière noire, ainsi que de grandes toiles sur pieds, penchées comme les murs du bâtiment de la MÉCA conçu par l’architecte danois Bjarke Ingels.
—
*Le Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA co-édite un ouvrage avec les Beaux-Arts de Paris et la Galerie Bernard Jordan retraçant 40 ans de carrière de cette artiste anticonformiste.