Echange entre Anaïs Tondeur et Jean-Michel Durafour
// Vendredi 4 avril à 19h
Le 26 avril 1986 à 1 h 23 mn 44 s, le cœur du réacteur n° 4 de la centrale Lénine de Tchernobyl explose. À travers l’étude de plusieurs gestes artistiques, cet essai interroge ce qu’un tel événement, impliquant des temporalités au-delà de l’expérience humaine possible, a changé dans notre regard et notre façon de faire des images. Contrairement à la bombe atomique, qui a donné lieu à des régimes de représentation ex-orbitants, par leurs surcroîts pyrotechniques et olympiens, la première grande catastrophe environnementale du nucléaire civil ne peut être approchée que par une esthétique inoculée où le regard est partout orienté dans une menace obscure, sourde et infernale. Trois propositions principales : la radioactivité est moins, pour l’art, un objet de représentation qu’une manière de regarder; les images du vivant contaminé par la radioactivité (nucléarisé) exigent un regard humain énucléé ; un art de la radioactivité produit une esthétique radieuse.
Tchernobyl Herbarium est nominé au Prix PICTET 2025