Dans la nef du musée.
Avec : Absalon, Alain Buffard, Dora García, Robert Gober, Felix Gonzalez-Torres, Marie-Ange Guilleminot, Mona Hatoum, Laura Lamiel, Myriam Mihindou
Absalon Absalon est une exposition collective qui prend comme point de départ l’œuvre précocement interrompue de l’artiste franco-israélien Absalon (1964-1993) pour en proposer une nouvelle lecture, à travers des extensions formelles et conceptuelles communes avec certain·e·s artistes de sa génération. Connue pour ses Cellules, des constructions architecturales géométriques d’un blanc immaculé, que l’artiste avait conçues et construites pour les habiter, sa pratique a souvent été considérée à l’aune d’une généalogie des avant-gardes, continuation d’une abstraction radicale, générique et idéalisée, déconnectée des contingences du monde. A partir d’une vaste sélection de ses dessins, maquettes, sculptures, plans et prototypes, elle entend d’abord montrer comment l’œuvre d’Absalon s’articule autour d’un seul et unique programme, dont la trajectoire linéaire devait aboutir à un projet personnel de vie, qui dépasserait le territoire de l’art. Dès lors, sous son minimalisme de surface, perce une multitude de questions sociales, affectives et psychologiques, qui toutes concernent l’émancipation d’un corps physique par rapport au corps social. Au sein des Cellules, il est moins question de claustrophobie ou de retranchement que de la construction d’un espace mental et physique à l’échelle un, préservé mais connecté. Un bio-dispositif parasite qui fonctionne comme un lieu autonome de vie, mais aussi de guérison, de soin ou de résurrection dans un monde considéré par l’artiste comme un ensemble d’assignations et de déterminations dont son œuvre doit lui permettre de s’affranchir. En regard de la présentation de cette utopie concrète, un choix précis de travaux de huit artistes (Alain Buffard, Dora García, Robert Gober, Felix González-Torres, Marie-Ange Guilleminot, Mona Hatoum, Laura Lamiel, Myriam Mihindou) crée des perspectives multiples, qui sont autant de courroies de transmission vers des questions culturelles, identitaires, poétiques, spirituelles ou sentimentales. Elle place rétrospectivement la carrière fulgurante d’Absalon dans un réseau de résonances dissidentes dont les échos s’entendent encore aujourd’hui.
Commissaires : Guillaume Désanges et François Piron