Biennale de Venise, Musée d’art moderne de la Ville de Paris, MoMA, Metropolitan Museum, National Gallery of Art… les plus grandes institutions internationales se bousculent au portillon pour collectionner et exposer les œuvres d’artistes décrits comme « bruts » ou « outsider », comme Judith Scott, Adolf Wölfli, ou Henry Darger.
Mais ces productions suscitent encore bien des interrogations : si elles ont piqué la curiosité des critiques et historiens d’art, des commissaires d’exposition comme du grand public, cet engouement s’accompagne souvent d’une certaine confusion. Pour pouvoir s’y retrouver dans l’écheveau emmêlé de l’art « brut », de nouveaux éclairages conceptuels semblent plus que jamais nécessaires.
Le colloque « L’art brut, objet inclassable ? » à l’Université de Bordeaux-Montaigne, en se situant à la croisée des chemins entre la philosophie et les productions dites brutes, entend répondre à ce besoin. Son but est double : apporter un éclairage plus rigoureux, voire démystificateur, sur les discours qui entourent ces productions, mais aussi réfléchir à la façon dont ces dernières semblent nous forcer à revoir certaines idées préconçues et à déplacer notre regard.
D’où la dimension pluridisciplinaire de ce colloque, croisant les perspectives de la psychiatrie, de l’esthétique, de la littérature et de l’histoire de l’art, sans pour autant négliger les voix d’acteurs contemporains du monde de l’art brut, avec la projection du récent documentaire d’Arthur Borgnis sur le sujet, et la participation du Musée de de la Création Franche, ouvrant ses portes au colloque pour une réflexion in situ, au plus près des œuvres, de leurs singularités et des difficultés que pose leur vie même, c’est-à-dire leur exposition et leur conservation.
Organisateurs : Marina Seretti (Université Bordeaux-Montaigne) et Raphaël Koenig (Harvard University).
Dates : 4 et 5 octobre 2018
Lieux : Université Bordeaux-Montaigne, Musée de la Création Franche.
Entrée libre dans la limite des places disponibles.