À l’occasion de notre exposition de rentrée 2018, nous avons le grand plaisir de présenter les œuvres de l’artiste Georges Bru, au travers de deux accrochages exceptionnels et rétrospectifs. Le premier concernant la période des années 60 à 70 et le second des années 80 aux années 90.
Cet artiste, régulièrement exposé à la Galerie Le Troisième Œil jusqu’au début des années 90, a été suivi avec grande attention par Anne-Marie Marquette en raison de l’intérêt singulier de son œuvre.
Né à Fumel dans le Lot et Garonne en 1933, Georges Bru a passé son enfance et sa jeunesse à Albi, sous la bonne influence de l’œuvre de Toulouse-Lautrec. Il vit à Toulon depuis 1976 où il enseignait le dessin à l’École des Beaux-arts et ce jusqu’en 1993.
Georges Bru commence à peindre à Bordeaux. Déjà amateur des techniques mixtes, l’artiste fait naître des œuvres noires où la ligne apparaît gravée dans une couche de colle… Le dessin s’impose dès les années 70, mais l’artiste en oublie le trait pour laisser place aux clairs-obscurs et révéler son univers personnel , empli d’un humour surréaliste, dans lequel l’ombre crée la lumière.
Ses personnages imaginaires ont une destinée unique, celle d’accomplir leur réalité dictée par le titre de l’œuvre qui les annonce comme le prologue d’une pièce de théâtre, à l’exemple de « Personnage franchement de profil ».
Le trait se dissout aussi en ce qui concerne l’humain, avec une attirance marquée pour le corps féminin. En clin d’œil, l’artiste targue parfois ses figures féminines d’une badine ou d’une baguette en rappel du trait disparu.
L’identité animalière en état de proximité ou de continuité est aussi présente, dans une gestuelle soulignée par un sentiment d’affection.
Georges Bru fait apparaître au travers de ses dessins l’intention inavouée de représenter la figure choisie comme un élément de la métamorphose qui conduit au dialogue, entre surréel et poésie.