Dans ses créations numériques, Anne-Sarah Le Meur privilégie l’œil du spectateur. Héritière des sciences de la vision chère aux impressionnistes et aux pionniers de l’abstraction, elle explore le potentiel visuel de l’image de synthèse, s’inspirant de la loi du contraste simultané de Chevreul et des mélanges optiques : la juxtaposition de touches de couleurs forme dans l’esprit du spectateur une tonalité nouvelle.
En collaboration avec les étudiants d’hypokhâgne histoire des arts, l’artiste expérimente pour la première fois, dans la Vitrine des essais, le procédé du lenticulaire : trois images différentes sont imprimées en multiples bandes de pixels, placées par triplet sous des micro-lentilles convexes (dioptres). En fonction du point de vue, les images passent alors de l’une à l’autre ou fusionnent, provoquant oscillations et ondulations visuelles, interférences de plans et de trames colorées, variations et apparitions vécues en « temps réel » par le promeneur de la rue Sainte Catherine.
Ainsi la science, transcendée par l’art, conjugue rigueur et débordement, calcul et hasard, programme et évanescence. Grâce à ces unions inattendues, Anne-Sarah Le Meur nous prouve que mathématiques et art ne s’opposent plus.
Commissariat et régie : Corinne Szabo et les étudiants d’hypokhâgne
Entreprise : Studio Vincent Carlier
Rencontre avec l’artiste : le vendredi 31 mai à 17h
Image: Anne-Sarah Le Meur, Série Haloblanc, 2019