Nicolas Milhé, Du jaune et des plumes, 2021
Dans cette vitrine de la plus longue rue commerçante d’Europe, Nicolas Milhé propose une installation qui s’inscrit dans la logique de sa démarche artistique, entre revendication politique, esprit caustique et détournement des symboles du pouvoir. Cet artiste diplômé de l’Ecole des Beaux-Arts de Bordeaux s’interroge sur la violence, sa légitimité, qui la produit, vers qui est-elle implicitement dirigée. Plusieurs références s’entremêlent : d’une part le choix hautement signifiant de la couleur jaune fluorescent, signe du ralliement des contestations récentes ; l’utilisation du miroir pour ses qualités réflexives, conceptuelles (le jeu du regard prépondérant dans l’histoire de l’art) et éminemment narcissiques ; le crépi, matériau pavillonnaire, proche de l’esprit kitsch et vernaculaire ; et enfin la buse tenant dans son bec une gourmette dorée, telle une version bon marché d’un attribut impérial déchu.