Entre performances, films, photographies, dessins ou encore peintures, Raphaëlle Paupert-Borne est une artiste pluridisciplinaire qui se nourrit de son environnement personnel et de son quotidien, créant ainsi une œuvre intime.
Invitée à la galerie Rezdechaussée pour une résidence du 17 au 22 Février, cette exposition personnelle est la première de l’artiste à Bordeaux.
Nous revenons ici sur cette résidence de quelques jours à la galerie.
Vous avez déjà effectué plusieurs résidences de création, aussi bien en France qu’à l’étranger (Allemagne, Algérie). Ces différentes résidences ont-elles joué un rôle dans l’évolution de votre pratique artistique ? Y a-t-il une différence d’un pays à l’autre, tant dans ce que l’on attend de vous et de ce que vous attendez d’une résidence artistique, que dans votre processus créatif ?
La peinture sur le vif est un moyen de rencontrer les lieux. A Berlin, lors d’un échange entre artistes allemands et français, la contrainte était de tout faire sur place. J’ai peint en février une vingtaine de toiles, c’était un moyen de rencontrer une ville, de sentir l’air, l’espace, les gens, un moyen d’être là aussi.
La poursuite à Rome, en sillonnant la ville à bicyclette avec un rythme soutenu de peintures, une à deux peintures par jour lorsque j’étais pensionnaire à la villa Médicis.
En Algérie, l’intuition que le fait de peindre était devenu comme une langue s’est affirmée, et s’est poursuivie lors d’une résidence dans un « Quartier Créatif », Marseille Provence 2013, Capitale de la culture menée par l’artiste Martine Derain, elle m’avait invitée en tant que peintre et cinéaste. Dans les premiers moments, dessiner ce que je voyais dans cette cité en réhabilitation urbaine était une présence discrète et active. La cité est devenue une scène pour les peintures, puis les modèles sont devenus les acteurs, un film est né L’Abeille de Déméter (qui sera projeté à l’Auditorium de la maison des étudiants à l’Université Bordeaux-Montaigne le Mercredi 6 mars à 14h dans le cadre de la 4ème édition du Festival Théâtre des images, consacrée cette année à « Nos quotidiens »).
J’avais une totale liberté dans ma manière de travailler. Et je cherche des lieux où il y a une liberté pour l’aventure. C’est ce que j’ai trouvé à Rezdechaussée. Christine Peyrissac a cette sensibilité et cette confiance, elle est elle-même artiste.
Votre travail s’attache beaucoup à votre quotidien, vos voyages, vos proches… Est-ce le cas dans cette exposition également ? Quelle thématique avez-vous choisi d’aborder pendant cette résidence et par le biais de quel médium ? Comment avez-vous appréhendé l’espace ?
Pour cette exposition aussi, les proches sont les gens que je rencontre. La découverte de la ville, et le bassin d’Arcachon, très atmosphérique avec ces marées, l’air… En arrivant à Rezdechaussée, j’avais prévu de peindre et avais apporté mes matériaux de prédilection. J’ai dessiné, peint et fait poser les gens qui m’accueillaient ainsi.
Votre pratique artistique mêle différents média. Comment se sont-ils imposés à vous et avez-vous un médium de prédilection ?
Mes médiums sont le dessin, la peinture, le son et le cinéma, où tout peut se retrouver.
Propos recueillis par Claire Morin