Frédéric Lefever est un photographe qui regarde le monde en face. Nous lui avons demandé de nous parler de son art et de l’exposition AOC, visible jusqu’au 20 octobre, à arrêt sur l’image galerie de Nathalie Lamire-Fabre.
Comment est née l’exposition AOC ?
Je suis venu à Bordeaux en 2013, pour l’inauguration de l’exposition Stadium, à arc en rêve centre d’architecture, dans laquelle il y avait quelques unes de mes photographies de stades de foot. En traversant les vignobles, j’ai remarqué ces noms de châteaux, ces appellations avec souvent, un lettrage, une écriture à chaque fois différente. J’ai été intéressé par la richesse de cette écriture typographique. J’ai toujours eu beaucoup d’intérêt pour le lettrage typographique.
En 2016, je suis revenu à Bordeaux, pour l’inauguration de l’exposition Jeux de Balles au Frac Aquitaine et Hors-Jeu* à arrêt sur image galerie. Lors d’une visite d’exposition dans un château en compagnie de Nathalie Lamire-Fabre, j’ai pu remarquer à nouveau tous ces noms. L’idée d’une série autour de ces architectures et ces typographies m’est revenu à l’esprit. Je me suis installé 1 mois ½ à Bordeaux durant l’été 2017 et ai parcouru toutes les zones vinicoles de la région. 250 photos.
Il n’y a que 24 photos dans l’exposition…
Pourquoi si peu, sur les 250 photos prises ? Parce qu’il y a des sujets qui ne conviennent pas. Il y en a qui sont plastiquement plus intéressants que d’autres. J’ai aussi choisi d’avoir un ensemble varié, représentant la variété de châteaux, du plus prestigieux au très simple bâtiment vinicole, représentant également la variété des typographies et des terroirs du bordelais.
Pourquoi ce choix de photographier de manière frontale les bâtiments ?
En sortant de l’école, jeune artiste, je me suis posé la question suivante : que faire avec tout ce que j’avais vu, avec toute cette histoire de la photographie, toutes ces influences ? J’ai d’abord essayé différents cadrages, et puis j’ai cherché à évacuer l’idée même de cadrage pour pouvoir me concentrer sur le sujet. Cela fait 25 ans que je photographie de manière frontale le bâti qui m’entoure. On pourrait dire que j’utilise une méthode documentaire, sans aucune finalité documentaire.
*Dans Hors-Jeu, l’exposition de Frédéric Lefever présentait une sélection de tirages inédits de la série « Frontons », qui complètent l’exposition « Jeu de Balle » au FRAC Aquitaine. Cet ensemble était accompagné de photographies de tribune de stade et de photographies de mur coloré plus anciennes qui préfigurent le travail sur les Frontons de pelote basque.
arrêt sur l’image galerie
FRÉDÉRIC LEFEVER – Photographie
du 6 septembre au 20 octobre 2018